DISPARITES HOMMES/FEMMES
C’est l’une des principales conclusions de l’enquête 2006 révélée mardi 20 juin par la Conférence des Grandes Ecoles sur l’insertion des jeunes diplômés : s'ils sont de plus en plus nombreux à trouver du travail à la sortie de l'école, le chômage en début de carrière affecte toujours davantage les femmes…
Réunis sur une péniche parisienne située à deux pas de la tour Eiffel, les principaux membres de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) – association qui regroupe près de 200 écoles d’ingénieurs et de management – ont présenté mardi 20 juin les conclusions de leur 14ème étude. Et leurs premiers mots sont venus confirmer le regain d’intérêt des employeurs pour les jeunes diplômés, et notamment ingénieurs, déjà observé depuis plusieurs mois. « Les résultats de cette nouvelle enquête nous poussent à l’optimisme », a déclaré d’entrée de jeu Bernard Ramanantsoa, directeur général d'HEC et président de la commission aval de la Conférence des Grandes Ecoles. Et pour cause : pour la promotion 2005, un peu plus de la moitié des diplômés ont signé un contrat avant même la sortie de l’école et le taux net d’emploi s’élève à 80,1 % (+ 5 points par rapport à 2004). Des résultats qui confirment donc la bouffée d’air dont bénéficient depuis peu les jeunes diplômés d’écoles.
Davantage touchées par le chômage
« Seule » ombre au tableau, comme l’a également souligné
Bernard Ramanantsoa : « sur le marché du travail, les femmes sont
beaucoup plus affectés que les hommes ». Et l’étude de chiffrer ces
disparités. La proportion de femmes en recherche d’emploi lors de la
réalisation de l’enquête est plus élevée que celle des hommes : 19,9 %
contre 14,5 %. L’écart semble de surcroît se creuser. A noter que les femmes
ingénieurs sont plus touchées par le chômage que celles issues des écoles de
management (21,2 % contre 18,2 %). Même constat de disparités hommes/femmes au
niveau du salaire : pour la promotion 2005, les hommes ingénieurs ont
touché 30 900 euros de salaire brut moyen quand leurs consoeurs devaient se
contenter de 28 500 euros. Pour les jeunes diplômés des écoles de management,
la différence est à peu près similaire. Les hommes gagnent en moyenne 33 300
euros et les femmes 31 000 euros. Soit dans les deux cas plus de 2 000 euros
brut de différence…
Du pain sur la planche
« Actuellement, on a tendance à penser que cette
disparité homme/femme est un problème résolu. Mais ce n’est absolument pas le
cas. L’employabilité n’est pas la même. » Pour Christiane Tincelin, aucun
doute : la commission Egalité Hommes-Femmes de la CGE, dont elle est la
présidente, a donc toute raison d’être. Créée en septembre 2004, cette
commission s’inscrit pour la directrice déléguée de l’Ecole de Management de
Normandie, « dans une démarche globale, dans une nouvelle conception de la
société. » La mise en place d’un réseau d’une centaine de référents
Egalité dans les écoles devrait, selon la CGE, favoriser un rééquilibrage. Bien
sûr, comme l’ont reconnu certains membres de la CGE, la disparité entre les
hommes et les femmes sur le marché du travail est un phénomène sociétal qui ne
se résoudra pas facilement et encore moins rapidement. D’après Christiane Tincelin, « il y a de la
part des jeunes filles une forme d’autocensure » qui les amènent à ne pas
frapper aux portes des grandes écoles… Dans quelle mesure les actions comme le
réseau de référents pourront-t-elles alors inverser la tendance pointée du doigt par
l’enquête de la CGE ?
Olivier James
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