Le moment ne pouvait pas plus mal tomber. Alors que la Société Générale bénéficiait dans Le Monde daté du 22 juillet d'un bel article faisant suite à sa communication effectuée deux jours auparavant sur son engagement en faveur de la diversité dans le recrutement, la banque, son président Daniel Bouton et trois de ses collaborateurs eurent le lendemain même de nouveau droit aux honneurs du quotidien. Mais ce pour une toute autre raison : il était question cette fois-ci de leur renvoi le 20 juillet dernier devant le tribunal correctionnel pour blanchiment.
Bien sûr, la Société Générale n'est pas la seule banque en cause dans cette affaire du "Sentier". Bien sûr sa culpabilité comme celle de son président et de certains de ses collaborateurs n'est pas établie. Mais la décision du juge d'instruction de renvoyer la banque devant le tribunal fait tâche par rapport à l'éthique affichée. Il n'est qu'à voir les projets pour lesquels la Société Générale déclare être partie prenante.
La banque a récemment mis en place un Conseil de la diversité visant notamment à renforcer la représentation des femmes avec l'objectif d'atteindre un ratio de 40 % de cadres féminins en 2008, aujourd'hui situé à 35 %. Associée à l'ANPE, la Société Générale participe également au projet "Plate-forme Nationale Jeunes Diplômés" afin "de lutter contre les discriminations vécues par les jeunes diplômés bac+3 ou plus, issus des quartiers en difficulté", dixit le communiqué.
Avec les Assedic, c'est un PARE (Plan d'Aide au Retour à l'Emploi) qui a été mis sur pied "pour permettre à des demandeurs d'emploi de suivre un parcours de formation métier au terme duquel leur recrutement peut être validé." Sans oublier le lancement d'une nouvelle campagne de recrutement en mars 2006 destinée aux jeunes diplômés.
Sans remettre en cause la réelle efficacité de ces projets encore relativement nouveaux, et dont aucun bilan ne peut donc vraiment être tiré, la décision du juge d'instruction ne peut qu'inciter à la réserve. Qu'il s'agisse de leur politique de recrutement ou de l'affaire du "Sentier", la Société générale doit encore faire ses preuves.
Olivier James
Dommage que la politique de diversité en faveur des femmes dans les entreprises ait un effet pervers vis à vis des hommes : dans certaines très grosses sociétés, les femmes cadres bénéficient actuellement de la plus grosse part des promotions. Et l’égalité homme-femme conduit même à placardiser les quinquas hommes, certains depuis plus de 10 années, et parfois sans aucune charge de travail à effectuer, avec un seul but : écœurer un travailleur expérimenté et cher payé afin qu'il démissionne, car il faut pousser des hommes dehors pour rééquilibrer la balance avec des femmes jeunes et moins payées.
Que de chemin reste à parcourir afin que l'image idyllique transmise hors de l'entreprise par sa DRH corresponde à celle ressentie par ses salariés !
Rédigé par : Roland | 11 août 2006 à 14:08